Disparition de Mark Lanegan

Dans le registre voix profonde, Mark Lanegan n’avait rien à envier à Lee Hazelwood, Nick Cave ou Leonard Cohen. Elle avait le pouvoir de vous embarquer immédiatement dans son univers beau et ténébreux vous poussant délicatement à vous abandonner à elle.

Ce magnétisme vocal n’était évidemment pas la seule raison pour laquelle Mark Lanegan était adulé, et le mot n’est pas trop fort. Il faut dire que le musicien avait marqué l’histoire en fondant les Screaming Trees dans les années 80 alors qu’il végétait dans un job alimentaire.

7 albums qui firent frétiller bon nombre d’oreilles avant une carrière solo et un premier album comprenant Kurt Cobain et Krist Novoselic. Des amitiés déglinguo avec Cobain certes, mais aussi Jeffrey Lee Pierce du Gun Club ou Layne Staley de Alice in Chains, loin d’être des enfants de choeur, qui illustrent ce qu’avait été la vie du musicien tel qu’il le raconte dans son autobiographie Devil In A Coma (non traduite en français). Lanegan y revient sur son adolescence troublée : alcoolique, accro au jeu et au porno sans oublier des démêlés judiciaires à 12 ans seulement.

Cette vie tourmentée semblait avoir trouvé un apaisement avec notamment la formation de Queens Of The Stone Age et surtout une fructueuse carrière solo. Lanegan publiait des albums à la beauté vénéneuse signifiant que, même repoussés, ses démons ne restaient pas loin.

En 2021, le musicien se sortait difficilement du Covid qui l’avait plongé dans le coma. Les causes de sa mort n’ont, pour le moment, pas été révélées. 

Ecouter Hanging Tree, par les Queen of The Stone Age avec Mark Lanegan