Papillons de Nuit : "C'est très important pour nous de proposer des artistes émergents"
Publié : 2 mai 2016 à 18h32 par Angèle Chatelier
Le festival Papillons de Nuit revient pour sa 16ème édition à Saint-Laurent-de-Cuves. Habitué à la Pentecôte, il se décale cette année d’une semaine pour se tenir les 20, 21 et 22 mai. Rencontre avec Patrice Hamelin, directeur du festival et Pierre-Olivier Madelaine, programmateur et organisateur.
Le festival Papillons de Nuit revient pour sa 16ème édition à Saint-Laurent-de-Cuves. Habitué à la Pentecôte, il se décale cette année d’une semaine pour se tenir les 20, 21 et 22 mai. Rencontre avec Patrice Hamelin, président du festival et Pierre-Olivier Madelaine, programmateur et organisateur.
https://vimeo.com/158169818
OÜI FM : Cette année, Papillons de Nuit célèbre sa 16ème édition. Pouvez-vous revenir sur la genèse du festival ?
Patrice Hamelin : Il y a 16 ans on avait commencé directement sur trois jours, un festival avec deux scènes dont l'une vraiment régionale. Mais dès la première année, on avait une tête d'affiche assez importante par soir. À l'époque, c'était De Palmas, Matmatah. Ce qui nous a permis d'avoir une belle fréquentation dès la première année, d'être pris au sérieux et d'être attendu les années suivantes. Tout cela nous a donné la force et l'envie de continuer.
OÜI FM : Pour cette 16e édition, vous avez voulu "brouiller sa perception et en redessiner son caractère et son identité." Qu'entendiez-vous par là ?
Patrice Hamelin : Nous avons voulu affirmer l'identité associative, bénévole et indépendante du festival. Il est atypique. Nous sommes dans un petit village de 500 habitants au cœur du bocage normand. Durant un week-end, on multiplie par 150 la population. On accueille à peu près 70 000 personnes.
OÜI FM : Avec quels acteurs des musiques actuelles en Normandie travaillez-vous ? Avec quelles types de structures ?
Pierre-Olivier Madeleine : Depuis plusieurs années, nous avons un partenariat avec les SMAC (Salles de Musiques Actuelles, ndlr) de la région. Nous travaillons avec Le Normandy à Saint Lô, Le Cargö à Caen et La Luciole à Alençon. Ils nous proposent chaque année leur coup de cœur régionaux. Nous, on les accueille, on essaie de les mettre en avant, de les valoriser et de les promouvoir auprès de notre public.
On organise aussi un tremplin régional via un système de sélection sur candidature. C'est très important pour nous de proposer des artistes émergents à côté des têtes d'affiches. Cette année, on accueille le groupe We Wolf par exemple.
Fugitive by We Wolf
OÜI FM : Souhaitez-vous, à terme, voir apparaître une scène dédiée exclusivement aux groupes émergents ?
Pierre-Olivier Madeleine : Elle existe déjà puisqu'à côté des deux grandes scènes qui programment des têtes d'affiches, nous avons une troisième scène réservée aux découvertes (même si ce n'est pas exclusivement des groupes de la région). L'idée est de pouvoir proposer une alternative musicale à notre public. Mais on constate qu'il y a un vivier de groupes émergents très intéressant en Normandie. C'est pour cela que l'on fait confiance aux SMAC de la région qui sont là pour structurer leur projet.
OÜI FM : Concernant vos subventions : comment est-ce possible d'être viable avec 85% de fonds propres ?
Patrice Hamelin : C'est vrai qu'on n'a jamais été très aidé en terme de subventions. Elles représentent 2% de notre budget aujourd'hui, ce qui est peu. Mais ça nous laisse quelque part beaucoup de liberté et pas de gros bouleversements avec la baisse des subventions. Mais on aimerait avoir un peu plus de soutient de la part des collectivités départementales et régionales (rires).
OÜI FM : D'où provient cet auto-financement ?
Patrice Hamelin : La billetterie représente 60% de nos ressources. Depuis 5 ans on a aussi développé toutes sortes de partenariats, essentiellement du mécénat. Aujourd'hui, on accueille pas moins de 200 entreprises sur un village partenaire. On participe à la vie économique de la région et on intéresse le tissu économique des entreprises de la région.
https://vimeo.com/158169818
OÜI FM : Cette année, Papillons de Nuit célèbre sa 16ème édition. Pouvez-vous revenir sur la genèse du festival ?
Patrice Hamelin : Il y a 16 ans on avait commencé directement sur trois jours, un festival avec deux scènes dont l'une vraiment régionale. Mais dès la première année, on avait une tête d'affiche assez importante par soir. À l'époque, c'était De Palmas, Matmatah. Ce qui nous a permis d'avoir une belle fréquentation dès la première année, d'être pris au sérieux et d'être attendu les années suivantes. Tout cela nous a donné la force et l'envie de continuer.
OÜI FM : Pour cette 16e édition, vous avez voulu "brouiller sa perception et en redessiner son caractère et son identité." Qu'entendiez-vous par là ?
Patrice Hamelin : Nous avons voulu affirmer l'identité associative, bénévole et indépendante du festival. Il est atypique. Nous sommes dans un petit village de 500 habitants au cœur du bocage normand. Durant un week-end, on multiplie par 150 la population. On accueille à peu près 70 000 personnes.
OÜI FM : Avec quels acteurs des musiques actuelles en Normandie travaillez-vous ? Avec quelles types de structures ?
Pierre-Olivier Madeleine : Depuis plusieurs années, nous avons un partenariat avec les SMAC (Salles de Musiques Actuelles, ndlr) de la région. Nous travaillons avec Le Normandy à Saint Lô, Le Cargö à Caen et La Luciole à Alençon. Ils nous proposent chaque année leur coup de cœur régionaux. Nous, on les accueille, on essaie de les mettre en avant, de les valoriser et de les promouvoir auprès de notre public.
On organise aussi un tremplin régional via un système de sélection sur candidature. C'est très important pour nous de proposer des artistes émergents à côté des têtes d'affiches. Cette année, on accueille le groupe We Wolf par exemple.
OÜI FM : Souhaitez-vous, à terme, voir apparaître une scène dédiée exclusivement aux groupes émergents ?
Pierre-Olivier Madeleine : Elle existe déjà puisqu'à côté des deux grandes scènes qui programment des têtes d'affiches, nous avons une troisième scène réservée aux découvertes (même si ce n'est pas exclusivement des groupes de la région). L'idée est de pouvoir proposer une alternative musicale à notre public. Mais on constate qu'il y a un vivier de groupes émergents très intéressant en Normandie. C'est pour cela que l'on fait confiance aux SMAC de la région qui sont là pour structurer leur projet.
OÜI FM : Concernant vos subventions : comment est-ce possible d'être viable avec 85% de fonds propres ?
Patrice Hamelin : C'est vrai qu'on n'a jamais été très aidé en terme de subventions. Elles représentent 2% de notre budget aujourd'hui, ce qui est peu. Mais ça nous laisse quelque part beaucoup de liberté et pas de gros bouleversements avec la baisse des subventions. Mais on aimerait avoir un peu plus de soutient de la part des collectivités départementales et régionales (rires).
OÜI FM : D'où provient cet auto-financement ?
Patrice Hamelin : La billetterie représente 60% de nos ressources. Depuis 5 ans on a aussi développé toutes sortes de partenariats, essentiellement du mécénat. Aujourd'hui, on accueille pas moins de 200 entreprises sur un village partenaire. On participe à la vie économique de la région et on intéresse le tissu économique des entreprises de la région.
OÜI FM : 33% d'un billet acheté par un spectateur sert à rémunérer les artistes. Avez-vous, vous aussi, senti une forte augmentation de leur cachet ?
Patrice Hamelin : Pour avoir une programmation équivalente à celles que l'on pouvait avoir il y a 6-7 ans, il faut compter le double aujourd'hui. D'où ça provient ? Je pense qu'il y a une volonté des artistes d'augmenter leur cachet. Leur coût de plateau est aussi plus important. Et il faut le dire, il y a aussi une multiplication de l'offre. Plus ils sont sollicités, plus ils augmentent leurs prix.
OÜI FM : Cette année, vous accueillez Indochine. Vous en êtes fiers ?
Patrice Hamelin : C'est un travail de longue haleine, il faut travailler sur l'image, les conditions d'accueil. C'est une immense satisfaction de pouvoir les accueillir cette année. C'est un gage de réussite et de qualité pour nous aussi.
OÜI FM : Avez vous des projets à venir ?
Patrice Hamelin : Il faut que l'on fasse évoluer le festival, à mesure que les habitudes des festivaliers changent elles aussi. Par exemple, nous avons crée le Club P2N cette année.
Patrice Hamelin : Pour avoir une programmation équivalente à celles que l'on pouvait avoir il y a 6-7 ans, il faut compter le double aujourd'hui. D'où ça provient ? Je pense qu'il y a une volonté des artistes d'augmenter leur cachet. Leur coût de plateau est aussi plus important. Et il faut le dire, il y a aussi une multiplication de l'offre. Plus ils sont sollicités, plus ils augmentent leurs prix.
OÜI FM : Cette année, vous accueillez Indochine. Vous en êtes fiers ?
Patrice Hamelin : C'est un travail de longue haleine, il faut travailler sur l'image, les conditions d'accueil. C'est une immense satisfaction de pouvoir les accueillir cette année. C'est un gage de réussite et de qualité pour nous aussi.
OÜI FM : Avez vous des projets à venir ?
Patrice Hamelin : Il faut que l'on fasse évoluer le festival, à mesure que les habitudes des festivaliers changent elles aussi. Par exemple, nous avons crée le Club P2N cette année.
Rendez-vous du 20 au 22 mai prochains à Saint-Laurent-de-Cuves pour l’édition 2016 du festival Papillons de Nuit. La billetterie est toujours ouverte. Tentez de gagner vos places ici.
Propos recueillis par Angèle Chatelier