Pretty Woman : pourquoi le film a pris le titre de la chanson de Roy Orbison

10 juin 2024 à 7h30 par Iris Mazzacurati

Dans "Arockalypse Now", on parle de l’utilisation du rock au cinéma. Cette semaine : je vous explique pourquoi "Pretty Woman" s’est finalement intitulé d’après le morceau "Oh Pretty Woman" de Roy Orbison, plutôt que de garder son titre d’origine...

Parce que oui, à l’origine, cette comédie romantique qui met en scène Julia Roberts et Richard Gere sous les traits d’une prostituée et de son riche client tombant amoureux l’un de l’autre, devait s’intituler 3 000 $ (du montant promis pour une semaine de services tarifés).


Pour tout savoir sur Pretty Woman et (Oh) Pretty Woman de Roy Orbison, écoutez le podcast Arockalypse Now dans son intégralité, ici :

Le titre de Roy Orbison, (Oh) Pretty Woman donnera finalement son titre au film mais seulement après avoir été choisi pour illustrer une scène de shopping, aujourd’hui devenue culte : Edward ramène Vivianne dans le magasin où le personnel l’a mal accueilli la veille, pour lui faire dépenser des fortunes et qu’elle soit cette fois-ci traitée comme une reine...

En dépit des apparences, ce morceau de 1964 qui raconte une tentative de drague en pleine rue a bien plus à voir avec la scène qu’il n’y paraît au premier abord.


Lorsqu’ils composent (Oh) Pretty Woman, Roy Orbison et son partenaire d'écriture Bill Dees, sont chez le chanteur à tâtonner ; notant et jouant tout ce qui leur vient à l'esprit.


L'épouse d'Orbison, Claudette, arrive sur ces entrefaites et annonce qu’elle part en ville pour faire des achats. Orbison lui demande alors si elle a besoin d'argent, et Dees de répondre : "Une jolie femme (une "Pretty woman" en VO), n'a jamais besoin d'argent."


Inspiré, Orbison commence à fredonner "Pretty woman walking down the street”, tandis que Dees tape sur la table pour reproduire le son de ses talons ; un rythme reproduit à la batterie dans la chanson... écoutez bien le début :

Au retour de Claudette, la chanson est achevée.


Quant au "Mercy", prononcé dans ce petit grognement si distinctif, c’est tout simplement celui qu’émet Bill Dees quand il voit une jolie femme ou mange de la bonne bouffe... Ah oui, autre temps, autres mœurs...


A la sortie du film en 90, le single retrouve le sommet des charts. Mais on ne saura jamais si la version du tube de Roy Orbison par Van Halen, d’abord pressentie pour la scène (mais refusée probablement pour des raisons de droits d'auteur), aurait eu le même succès...

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Pretty Woman • De Garry Marshall • Avec  Richard Gere, Julia Roberts, Ralph Bellamy... • Sortie le 28 novembre 1990