Aerosmith

Publié : 25 mai 2010 à 17h43 par

OUI FM

Aerosmith est un groupe de hard rock composé de cinq membres et formé en 1970 à Boston (USA). Le groupe a connu un succès fulgurant : 170 millions d'albums sont vendus à travers le monde et le groupe détient le plus grand nombre de disques d'or et multi-platines pour un groupe américain. Comment parler de hard rock sans aborder les cinq Aerosmith qui, malgré les épreuves, se sont imposés en institution en près de quarante ans, influençant aussi bien les groupes de hard rock comme Metallica ou les Guns N’ Roses que les « siglés indés » R.E.M. ? Steven Tyler (chant) naît Steven Tallerico à New York en 1948. Jeune, il fréquente le milieu hippie et s’installe à Boston, où il chante et joue de la batterie dans plusieurs groupes, dont Chain Reaction. Il rencontre Joe Perry (né en 1950 à Boston). Tous deux sont amateurs des groupes anglais de la vague British Blues Boom : les Rolling Stones, les Animals, ou Fleetwook Mac. Ils créent ensemble le Jam Band, en 1970, avec le bassiste Tom Hamilton (né en 1951 à Colorado Springs). Le trio est vite rejoint par Ray Tabano à la guitare rythmique, et Joey Kramer à la batterie. Tabano sera remplacé dès 1971 par Brad Whitford (né en 1952 à Winchester). Après deux ans passés à écumer les clubs de Boston, c’est un passage au Max’s Kansas City, à New York, qui leur vaudra une signature chez Columbia Records. Si leur premier album éponyme, sorti en 1973, contient déjà le titre Dream On (qui deviendra un tube par la suite), il passe inaperçu. On peut noter qu’il sera réédité plus tard, un temps sous le nom de Make It. Get Your Wings, en 1974, sera bien reçu par la critique, mais ne réussira pas vraiment à atteindre son public. Pourtant, le groupe commence à se forger une bonne réputation sur scène, à force de premières parties. Steven Tyler, qui joue souvent sur l’ambiguité sexuelle, attire l’attention… et vaudra même plus tard au groupe l’accusation d’avoir copié les New York Dolls. Toys In The Attic, en 1975, et Rocks, en 1976, font l’unanimité, et sont souvent reconnus comme les chefs d’œuvre d’Aerosmith. Le succès commercial est alors énorme, la jeunesse américaine se précipite aux concerts. En France, en revanche, le groupe est surtout suivi par une poignée de fins connaisseurs. Il n’y joueront qu’une fois en 1976, et le public français devra attendre 1988 pour revoir les gars de Boston sur scène. Mais dans l’histoire du rock, le succès fulgurant rime souvent avec excès en tous genres, et c’est avec une bonne provision de cocaïne que sera enregistré le décevant Draw The Line, sorti en 1977. L’alcool et les opiacés circulent abondamment chez Tyler et ses acolytes, affectant leurs vies personnelles comme leur carrière. Un soir, ils interrompront même un concert après un seul morceau. Dans la presse, Tyler et Perry sont alors surnommés les Toxic Twins (jumeaux toxiques), allusion aux Glimmer Twins Mick Jagger et Keith Richards autant qu’à leurs débordements. En 1978, on pourra voir les gars d’Aerosmith dans le navet Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, invités par les Bee Gees. La même année, en réaction aux nombreux enregistrements pirate de leurs concerts qui circulent, leur maison de disque sort Live Bootleg !, pourtant assez décevant par rapport à leurs albums studios. Et les années 70 s’achèvent bien amèrement pour Aerosmith. Leur sixième album, Night In The Ruts confirme bien une créativité et une popularité bien amoindries. Les deux guitaristes décident de quitter le groupe, lassés des excès. Joe Perry se lance, lui, dans une carrière solo, publiant trois albums entre 1980 et 1983, sous le nom de Joe Perry Project. Brad Whitford s’associe un temps au chanteur Derek St Holmes, pour un projet qui sera dissous après un unique album en 1981. Tyler, quant à lui, traverse une période plus que sombre : il végète dans une chambre d’hôtel miteuse, manque de mourir d’overdose, puis dans un accident de moto... En 1980, il apprend qu’un Greatest Hits d’Aerosmith dont il n’avait même pas été informé de la publication, s’est vendu à près d’un million d’exemplaires. Il décide alors de recruter deux nouveaux guitaristes, Rick Dufay et Jimmy Crespo. La nouvelle formation enregistre Rock In A Hard Place, qui sort en 1982. Le résultat est toujours loin de la splendeur passée du groupe. Les concerts, pour ne rien arranger, sont toujours bien chaotiques, Tyler n’ayant pas vraiment décroché… Plus de quoi déplacer les foules, et à l’époque, il arrive même à Aerosmith de se produire dans de simples bars. Il faudra attendre 1984 pour entrevoir le bout du tunnel, quand Whitfort et Perry réintègrent Aeorsmith. Si le groupe n’a alors rien à promouvoir, il repart tout de même sur les routes pour la tournée Back In The Saddle, où il peut enfin renouer avec ses fans. Ils sont alors approchés par John Kalodner, grand ponte de Geffen Records, et signent avec lui un contrat, qui comporte un cahier des charges pour le moins strict : cure de désintoxication et obligation de collaborer avec des auteurs extérieurs au groupe. L’album du come back, Done With Mirrors, sort en 1985. S’il ne soulève pas vraiment l’enthousiasme, c’est une reprise de Walk This Way par le groupe de rap Run-D.M.C. (sur laquelle participent Steven et Joe) qui fera découvrir Aerosmith à un nouveau public. Le groupe décadent fait à présent figure de pionnier, car la fusion rock/rap est plus qu’avant-gardiste à l’époque, et la chanson fait un tube. Columbia saute sur l’occasion pour rééditer les anciens albums d’Aerosmith en CD, ainsi que les jusque là inédits Classic Live 1 et Classic Live 2 en 1986 et 1987. Sur une si bonne lancée, le nouvel album, Permanent Vacation, qui sort en 1987 obtient un succès considérable, porté par les singles Angel et le délirant Dude (Looks Like A Lady). C’est le grand retour sur le devant de la scène, avec rotation lourde des titres en radio et des clips à gros budget sur MTV. Et les petits nouveaux du hard rock glam (dit aussi hair metal) comme Skid Row, Poison, Cinderella ou Guns N’ Roses de citer Aerosmith comme référence dans leurs interviews. Tout cela contribue à un regain d’intérêt et de notoriété pour la bande de Steven Tyler. En 1989, Aerosmith renoue avec les plus grandes scènes et les festivals, au moment de la sortie de Pump, avec les singles Love In An Elevator et Janie’s Got A Gun. En 1990, on les verra notamment en Angleterre sur la scène du Monsters of Rock, où ils reviendront jouer en tête d’affiche en 1993 Le contrat avec Geffen touchant à sa fin, Aerosmith retourne chez Columbia (entre temps passée aux mains de Sony Music), un transfert de quelques millions de dollars. Columbia sort alors Pandora’s Box, coffret de 3 CD rassemblant les plus grands tubes d’Aerosmith, ainsi que quelques titres inédits. Le nouvel album, Get A Grip, dépasse les sommets de vente de Pump, avec le succès de Cryin’. En 1994, la participation d’Aerosmith au festival Woodstock II peut être considérée comme le point d’orgue de la carrière du groupe. La vitalité de ces quadragénaires étonne, et confirme que le groupe a bel et bien su renaître de ses cendres. Cette même année, ils reçoivent un Grammy Award pour la chanson Livin’ On The Edge, et en 1995, se le verront à nouveau attribuer pour Crazy. Mais l’état de grâce ne durera pas, et de sombres épisodes attendent Aerosmith. Pendant la préparation de l’album Nine Lives, Joey Kramer doit être traité pour dépression nerveuse. Le manager Tim Collins est congédié, après ses propos sur Steven Tyler, qui semble bien avoir renoué avec ses démons toxiques. Ce sont ses collègues qui le menacent de le renvoyer du groupe qu’il a lui-même fondé s’il n’accepte pas de se soigner. Il finit tout de même l’album, et en assure la promotion, mais la tournée sera interrompue par sa blessure à la jambe. Geffen boucle la boucle en sortant un live, A Little South Of Sanity (SOS non fortuit) en 1998. En 1999, à la surprise générale, Aerosmith classe pour la première fois un titre numéro un, après presque trente ans de carrière. I Don’t Want To Miss A Thing, sur la bande originale du blockbuster Armageddon (dans lequel joue d’ailleurs Liv, la fille de Steven) En 2001, le groupe sort Just Push Play, album relativement quelconque. Il donnera toutefois à Aerosmith l’occasion de jouer le soir de la finale du Superbowl, grand messe télévisuelle et sportive américaine, donc nouvelle consécration nationale pour le groupe. Honkin’ On Bobo, album de reprises blues, sort en 2004, concrétisant un projet de longue date. Le groupe tourne toujours, et sort dans la foulée, en 2005, Rockin’ The Joint. Il est temps pour Aerosmith de s’accorder une pause, que Joe Perry met à profit pour sortir un nouvel album solo en 2005. Après quelques mois en pointillés, avec le report de l’enregistrement d’un nouvel album et Tom Hamilton qui doit faire soigner un cancer de la gorge, le groupe revient au complet et en pleine forme en 2007 lors d’un concert mémorable à Paris Bercy. Début 2009, le groupe annonce qu’il entre en studio pour un nouvel album, avant d’entamer une tournée célébrant leurs 40 ans de carrière en 2010. (Source : Biographie d’Aerosmith, sur le site officiel du groupe, par Frédéric Régent, pour Music Story)