Cassius

Publié : 28 août 2013 à 18h23 par oui fm radio rock

Depuis 1988, date de leur première rencontre dans un studio d’enregistrement, Philippe Zdar et Hubert BoomBass n’ont pas cessé d’occuper les dancefloors et de tordre dans tous les sens la notion de French Touch qui, au milieu des années 90, a replacé la France sur l’échiquier musical mondial.

Depuis 1988, date de leur première rencontre dans un studio d’enregistrement, Philippe Zdar et Hubert BoomBass n’ont pas cessé d’occuper les dancefloors et de tordre dans tous les sens la notion de French Touch qui, au milieu des années 90, a replacé la France sur l’échiquier musical mondial. Après s’être fait les mains sur les quatre premiers album du rappeur MC Solaar, le duo est repéré par James Lavelle du subliminal label Mo’ Wax. Avec La Funk Mob, excursion mentale et tripée dans les fondations du hip-hop, Philippe et Hubert laissent infuser leurs influences, en forme de grand écart : le funk, la disco, le rock et, évidemment, le rap. Mais avec l’explosion de la house et de la techno, les débuts de la French Touch, les premières raves, le développement de la club culture et le DJ comme nouvelle star, le duo décide d’abandonner La Funk Mob pour Cassius (hommage à leur héros, Cassius Clay) qui les rapproche du centre névralgique de la musique : le dancefloor, où ils laissent s’exprimer leur science du mélange à coup de beats house, de samples de disco filtrée, de groove funky et de références au hip-hop, mais aussi à la douceur de la pop californienne des 70's. Avec quatre disques sous le coude en une quinzaine d’années (1999, référence à leur idole, Prince ; Au Rêve ; 15 Again ; Rawkers, qui signe leur arrivée sur le label Ed Banger) et une succession de singles-tubes (Foxxy, The Sounds of Violence, Toop Toop, Eye Water, I Love You So...), Cassius n’a pas changé sa formule, celle d’une house music diaboliquement funky capable de faire le grand écart entre Ibiza, Berlin, New York et la côte ouest de la Californie, de s’aventurer vers la techno minimale ou le baléaric, le r’n’b ou la pop chantée, comme de se souvenir de la grande époque du disco... Mais Cassius est resté aussi étonnamment fidèle à l’esprit de la house music, refusant de céder aux sirènes de la dance commerciale, des DJ de stade et de la célébrité facile, choisissant leurs sets ou leurs performances avec attention, des petits clubs qui comptent aux festivals qui comptent les choses sur la carte de la dance-music. Et puis, Hubert et Philippe en ont profité pour enchaîner les projets, en solo ou en duo, et multiplier les rencontres. Zdar, en créant son studio, le fabuleux Motorbass Recording en plein cœur de Pigalle, s’est imposé comme le producteur le plus couru de ces dernières années via sa participation au Wolfgang Amadeus Mozart de Phoenix, mais aussi aux albums des Beastie Boys, de Cat Power, Jackson, Chromeo ou Kindness... Après 5 ans d’absence, Cassius est de retour avec Ibifornia en 2017, pour un album double-face où se retrouve toute leur bande de potes (Pharrell, Cat Power, Mike D des Beastie Boys, M...), surnommé affectueusement par le duo comme leur Cassius and Family Stone. Avec une face A en forme de virée exaltante et trépidante sur les traces d’un afro-disco-funk qui n’a pas fini de faire trembler les dancefloors, et une face B mutée en road trip mélancolique à l’ombre des palmiers de la côte ouest, l'album se trouve parfaitement en phase avec son époque, à la fois complexe et jouissif, référencé et inventif, où résonnent les deux principales obsessions de Cassius : l’hédonisme d’Ibiza et la douceur de vivre de Californie. Bref, on a connu pire ! Source : CassiusOfficial