Hindi Zahra

Publié : 20 avril 2010 à 11h25 par

Hindi Zahra est une chanteuse marocaine né en 1979. Elle chante en anglais et en berbère. A trente ans, Hindi Zahra est loin d’être une star académique. Elle n’est que l’artisan modeste et patient d’un univers qui lui est propre, teinté de blues, de folk, de soul mais aussi marqué par ses origines berbères et touaregs, à l’image de son premier album, Hand made (2009). Hindi Zahra naît à Khouribgha (Maroc), dans une famille d’artistes berbères et touaregs. Sa mère, chanteuse et comédienne à ses heures, et ses oncles musiciens l’initient dès l’enfance à la musique traditionnelle gnawa, à la folk de Bob Marley, aux rythmes ancestraux, aux plus belles mélodies du répertoire traditionnel égyptien, du raï, ou encore à la scène post psychédélique marocaine… Hindi grandit donc un peu entre musique traditionnelle berbère et rock’n bled. Elle traversera la Méditerranée pour rejoindre son père à Paris, où elle trouvera son premier job au Louvre. D’un tempérament contemplatif, la jeune femme trouve de nouvelles sources d’apaisement et d’imagination face aux œuvres, notamment des peintres flamands. Pendant ces années, c’est en secret et la nuit qu’Hindi écrit des textes mélancoliques et commence à composer ses premières mélodies. En parallèle, elle commence à apprendre le métier en officiant dans l’ombre des autres comme choriste soul teintée de hip hop. « Les machines et les boucles m’ont vite lassée, mais ça m’a permis de savoir ce que je voulais. », se souvient-elle. Et lentement, patiemment, Hindi continue de bâtir pierre par pierre un univers qui lui ressemble. En 2005, elle aura jeté sur le papier une cinquantaine de titres en un an. De cette époque, elle extrait les deux perles Oursoul (« passé révolu », en berbère), et Beautiful Tango, ballade nostalgique. Beautiful Tango sera d’ailleurs salué par The Wire, le magazine anglais de référence qui décèle en elle la digne héritière de Billie Holiday ou de Django Reinhardt. Hindi se produit sur scène, notamment en première partie d’Anis ou d’Oxmo Puccino. La reconnaissance grandit encore, puisque Fink, l’artiste folk du label Ninja Tune, l’encourage à affiner ses compositions. Ce qu’elle fera pendant deux ans, affirmant encore davantage son style unique à la croisée de ses influences. En 2009, de ce travail d’orfèvre naît le bien nommé Hand made, album mature et minutieux. Hindi fait voyager son public, sur scène et sur disque en ballades soul, folk, jazz aux accents tout droit venus du sud du Maroc, à la frontière de la culture africaine.