Sharko

Publié : 26 avril 2010 à 18h40 par

Sharko est un groupe de rock alternatif belge. La fructueuse et singulière scène belge est désormais incontournable quand on parle de rock. Et le trio Sharko en est un élément non seulement emblématique, mais aussi culte, emmené par son leader décalé David Bartholomé. Sharko, c’est le fruit de l’imagination de David Bartholomé, chanteur, guitariste et bassiste belge originaire d’Arlon. Bartholomé commence par faire ses armes aux Etats-Unis, où il s’exile en 1992, et s’inscrit dans le mouvement grunge unplugged. Il fait déjà doucement parler de lui dans les clubs folk de la côté ouest. Il revient au pays en 1997, et enregistre ses premières démos sous le nom de Nose Kitchen, avec la complicité de Rudy Coclet, ingénieur du son d’Arno,. Il remporte le Concourt Circuit, qui récompense le meilleur espoir de la scène pop belge francophone. Dans la soirée, Bartholomé annonce qu’il abandonne Nose Kitchen pour le nom de Sharko. Un début prometteur, puisqu’en 1999, le premier album, Feuded, sort en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Le succès critique est estimable, et le disque figurera même parmi les albums de l’année du magazine Les Inrockuptibles. C’est à la même époque que le guitariste Teuk Henri s’embarque sur le navire Sharko. En 2000, le duo tourne en Belgique, aux Pays-Bas et en France. Et leurs performances ne passent pas inaperçues, notamment lors de premières parties remarquées de Muse, Venus, Paul Weller et Arno. La rumeur enfle jusqu’à la sortie de Meeuws2, en 2001, au Benelux, en France, en Italie et en Suisse, porté par le single I went down. Mixé par Mike Mogis des Bright Eyes, l’album reçoit là encore d’élogieuses critiques. Le duo, pour gagner en puissance sur scène, est rejoint par Julien Paschal à la batterie. Le premier album de Sharko sort en Angleterre en 2003, et emballe la presse, du NME à The Independant. Trois dates à Londres confirment la révélation Sharko, et rapidement, le groupe se retrouve en live sur la BBC6, puis en tournée estivale dans tout le pays.  C’est à cette époque que sort Sharko III (2004), le bien nommé troisième album du groupe. Mixé par Ben Findlay (Peter Gabriel), il est annoncé par le premier single, Spotlite, suivi des tubesques Excellent ou President (qui sortira même au Japon). Le 12 février 2004, Sharko, joue aux côtés de Ghinzu et Girls in Hawaii à guichets fermés à l’Ancienne Belgique… Assurément une date historique pour le rock belge, scène qui fait de plus en plus parler d’elle en Europe. L’album continue son chemin, et le nom des emblématiques Sharko est sur toutes les lèvres. Mais David Bartholomé traverse une sombre dépression dont il mettra une année à sortir, retrouvant finalement un désir vital et salvateur de musique. Si la crise a failli anéantir le groupe, le trio réussit malgré tout à convaincre le producteur Dimitri Tikovoï (Placebo, The Horrors, Goldfrapp), de collaborer à leur quatrième album, Molecule (2006), annoncé par le single Motels. Résolument humain et brut de son, Molecule enchante la presse belge, et en 2007, se retrouve numéro un des téléchargements indés sur ITunes France. Sharko part alors sur les routes d’une tournée intensive. Coup de projecteur sur le trio belge quand l’excentrique Julien Doré se présente au casting de la Nouvelle Star avec le titre Excellent. Après sa victoire et son premier album, Julien Doré reprendra d’ailleurs I Need Someone et Excellent sur scène lors de sa tournée en 2008/2009, et jouera régulièrement aux côtés de Sharko en Belgique. Sharko remporte deux Octaves, récompense musicale belge, du Meilleur groupe de l’année et du Meilleur album pour Molecule, tandis que NRJ Belgique joue Sweet Protection en rotation forte tout l’été… Et le groupe se retrouve donc parachuté sur la scène du NRJ In The Park, entre Fatal Bazooka, Amel Bent, et Julien Doré, devant un public de 50.000 personnes. A la fin de l’année, President et Spotlite seront présents sur la BO du film Le Cœur des Hommes 2. En 2008, Sharko s’envole pour participer au festival Toronto Music, et enchaîne quelques dates à Montréal et à New York. Le groupe a donc bel et bien retrouvé l’élan et l’inspiration, et Bartholomé se lance dans l’écriture d’un nouvel album. C’est de nouveau avec Dimitri Tikovoï que le groupe enregistre tout l’été dans les studios londoniens Flood. Pourtant, en cours de route, Julien Paschal quitte le groupe, et sera remplacé par Charly De Croix. En parallèle, Bartholomé collabore au projet collectif français électro-rock Variety Lab, sur l’album Team Up, aux côtés d’autres invités : Donovan, Lily Frost, Yael Naim. En 2009, le nouvel album de Sharko, Dance on the Beast sort en Belgique puis en France. Le groupe s’aventure sur une voie plus festive et électronique, à l’image des singles Yo Heart et Rise Up. David Batholomé a toujours entretenu une relation privilégiée avec les fans de Sharko, notamment au travers d’un journal de bord mis à jour régulièrement sur le site de groupe depuis 2003. Journal de bord – Ou comment en voulant grimper, j’ai construit une échelle en abattant un arbre au lieu de monter à l’arbre, sort même en librairie en courant 2009. En mars 2010, Charly De Croix met Sharko entre parenthèses, et l’intérim est assuré par Laurens Smagghe.