Comprendre la polémique autour du festival "afroféministe militant" Nyansapo

Publié : 29 mai 2017 à 18h34 par Angèle Chatelier

La maire de Paris Anne Hidalgo a même menacé de l'annuler.

Le festival Nyansapo, se définissant comme étant "afroféministe militant" a créé la polémique en proposant des espaces non-mixtes. Il n'en fallait pas plus pour que les accusateurs d'un "racisme anti-blancs" ne s'insurgent. Faisons un point.



Un festival "afroféministe militant". Voilà comment se présente le festival Nyansapo, organisé par le collectif Mwasi, qui doit se dérouler à Paris du 28 au 30 juillet 2017. Le but : "Lutter contre toutes les oppressions liées à nos positions de femmes noires", dans une société "occidentale capitaliste et patriarcale". Sur son site, le collectif a évoqué son souhait de séparer l'évènement en quatre espaces :  un "non-mixte femmes noires", un "non-mixte personnes noires", un "non-mixte femmes racisées" et un dernier "ouvert à tous". Il n'en fallait pas plus pour créer une polémique, d'abord née du Front National.

Dans un communiqué, Wallerand de Saint-Just (président du Front National au sein de la région Ile-de-France) a immédiatement dénoncé un "racisme anti-blanc". La Licra, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme a aussi pointé du doigt le festival, déplorant que "le combat antiraciste" soit "devenu l'alibi d'un repli identitaire". Sur LCI, le président de la Licra, Alain Jakubowicz s'est désespéré que "des gens qui se sentent victimes de racisme ou de discrimination ne trouvent pas d'autre issu que l'entre-soi".

La polémique a fait un bond en avant lorsque la maire de Paris, Anne Hidalgo a annoncé ce dimanche vouloir supprimer définitivement l'évènement, condamnant "avec fermeté l'organisation à Paris de cet événement "interdit aux blancs". Lundi 29 mai 2017, la maire de Paris a attesté avoir trouvé "une solution claire" avec les organisateurs du festival, pour qu'il soit ouvert à tous. Des ateliers non-mixtes pourront avoir lieu "dans un cadre strictement privé".

Rapidement, le hashtag #JeSoutiensMwasi est né sur la toile pour défendre la volonté d'ouvrir des espaces non-mixtes.

https://twitter.com/Hermine_sed/status/868839650894516224

https://twitter.com/Melusine_2/status/868810810872692736

https://twitter.com/adaptofarah/status/868808016312840192

Une cagnotte a également été ouverte pour permettre au festival d'avoir lieu. Une telle polémique avait eu lieu à l'été 2016 autour d'un camp d'été "décolonial" rappelle Le Monde, qui était réservé "aux personnes subissant le racisme", définies comme étant les non-Blancs.