Décès de Tai-Luc, chanteur de La Souris Déglinguée

Une voix punk qui ne résonnera plus. Il est bien loin le temps où le punk français faisait trembler le bourgeois et fascinait un public avide de s’encanailler.

La Souris Déglinguée, c’était des paroles "brut de décoffrage", posées sur un son qui ne l’était pas moins avec la gouaille de titi de Tai-Luc, son chanteur, français d’origine vietnamienne.

Un double héritage culturel toujours porté haut même en des temps plus sombres où certains reprochaient au groupe certaines accointances peu recommandables avec l’ultra droite. Car La Souris Déglinguée avait continué à se produire, y compris lorsqu’une nouvelle vague punk avait déferlé sur le pays ; mais comme nombre de ses contemporains - François, des Béru est historien et ingénieur de recherche au CNRS - Tai-Luc s’était orienté vers d’autres horizons loin des "Rangeos" et des pogos.

Devenu enseignant, Tai-Luc officiait au département Asie du Sud-Est et Pacifique à l'Institut des langues orientales (Inalco).

Infatigable passeur, Tai-Luc avait choisi de devenir bouquiniste dès 2018, une façon pour lui de prolonger la transmission de sa double culture bretonne et vietnamienne, un éclectisme qui se retrouvait sur ses étalages Quai de Gesvres.

A l’annonce de la Mairie de Paris de déplacer tous les bouquinistes des quais parisiens en vue des JO, Tai-Luc avait entrepris de déménager tous ses livres dans son appartement. Un effort intense pour lui qui était asthmatique depuis quelques années et qui, révèle Le Figaro, lui aurait été fatal.