Le festival Rock en Seine va-t-il garder son âme ?
Publié : 14 août 2017 à 19h47 par Angèle Chatelier
Rencontre avec François Missonnier, directeur et programmateur du festival.
Pour sa quinzième édition du 25 au 27 août 2017, Rock en Seine s'offre PJ Harvey, The Shins, Franz Ferdinand et... un nouvel actionnaire. Des changements sont-ils prévoir ? Rencontre avec François Missonnier, directeur et programmateur du festival.
Quinze ans et de nouvelles dents. En mars 2017, l'homme d'affaire Mathieu Pigasse s'est offert le festival Rock en Seine avec son entreprise LNEI (Les Nouvelles Éditions Indépendantes). François Missonnier (également directeur du festival Europavox) est à la tête de la programmation et de la gestion de l'évènement depuis quinze ans. Aujourd'hui, il doit aussi gérer la rumeur qui tourne autour de la revente par Pigasse himself de certaines part du festival à l'entreprise américaine AEG, leadeuse en gestion de salles. Et depuis quelques semaines, ça jazze du côté de la Région Ile-de-France avec à sa tête, Valérie Pécresse. La Présidente n'aurait semble-t-il pas apprécié les discussions entre Pigasse et AEG, elle qui se réjouissait en mars dernier que le festival - subventionné par la ville de Paris à hauteur de 600 000 euros -, soit racheté par une entreprise française. Le 21 juin, elle adressait une lettre à François Missonnier en dénonçant une annonce qui "entache le climat de confiance" entre les deux structures.
"Tout est rentré dans l'ordre avec Mme. Pécresse", assure de son côté François Missonnier. Pour cette édition 2017 du 25 au 27 août, toujours au Domaine de Saint-Cloud, il est clair : le partenariat entre la région Ile-de-France et Rock en Seine est maintenu grâce à des engagements précis. "Comme les années précédentes, nous nous engageons à mettre en avant la diversité artistique, notamment grâce au soutien de groupes franciliens, à des tremplins lycéens et la mise en place de tarifs sociaux", affirme-t-il. Mais cela va-t-il évoluer ? Si un tel évènement appartenait désormais à un haut pourcentage à une entreprise américaine, est-il normal qu'il continue à être subventionné ? "Aucune communication officielle n'a été faite à ce sujet", assure François Missonnier. Pour l'heure, pas question de parler d'AEG. Mathieu Pigasse est son seul et unique interlocuteur en matière de gestion du festival et de sa programmation.
- Bientôt une sixième scène ?
Aujourd'hui, difficile de savoir ce qu'il adviendra de Rock en Seine dans quinze ans. Pigasse et AEG auront-ils un droit de regard sur la programmation ? Allons-nous vers une superproduction vide de diversité musicale ? François Missonnier ne nie pas mais n'affirme pas non plus la possibilité qu'AEG prenne de la place dans la gestion de l'évènement. Mathieu Pigasse quant à lui détient déjà Radio Nova, les Inrocks et reste le président des Eurockéennes de Belfort. De quoi boucler la boucle.